7. Oui, Mais Alors ?



Oui mais alors, si on ne vote pas, il n'y aura plus de gouvernment ?
En effet !

Oui mais alors, s'il n'y a pas de gouvernement, qui s'occupera des routes, des écoles et des hôpitaux ?
Des gens, comme ceux qui s'occupent actuellement de la nourriture, d'internet, des assurances, des cours de danse et des avions.

Oui mais alors, et la police, la justice et l'armée ?
Des gens, comme ceux qui surveillent actuellement des immeubles, des salles de spectacles et des centres commerciaux.

Oui mais alors, qui va s'occuper des pauvres et des malades ?
Des gens, comme ceux qui s'occupent de la Croix Rouges, des Restaurants du Coeur et de Khan Academy.

Oui, mais alors, qui leur donnera de l'argent ?
Des gens, comme toi et moi, sauf qu'on leur en donnera davantage puisqu'on ne paiera plus d'impôts au gourvenement qui aura heureusement disparu dans un grand plouf.

Oui mais alors, si personne ne leur donne d'argent ?
Alors tout le monde est un enculé. Mais dans ce cas si le gouvernement passe outre cette volonté majoritaire d'enculés de ne pas donner aux démunis, alors ce n'est plus de la démocratie. Donc ça ne sert toujours à rien de voter.


Oui mais alors, ce sera la loi du plus fort ?
La démocratie est la loi du plus nombreux, i.e. la loi du plus fort. L'absence d'État permettra au contraire de moduler la loi au plus près des aspirations de tous, de manière dynamique et décentralisée.

Oui mais alors, ce sera le règne de la marchandisation ?
Outre celui qui va droit au but et s'installe sur le trône à coups de canons, le candidat politique est une marchandise. Marketing, placement de produit, têtes de gondoles. Mais contrairement à une marchandise normale, la population est forcée d'acheter l'un ou l'autre exemplaire de ces produits du marché de la politique, contrairement à un Coca-Cola toujours facultatif.

Oui mais "L'éducation/la santé/la justice n'est pas une marchandise" !
Peut-être. Mais elle a tout de même un coût, qui ne justifie ni le vol déguisé en charité, ni le vol déguisé en endettement-esclavage des générations futures, ni le vol perpétré par les banques centrales.

Oui mais alors, qui va lutter contre les inégalités ?
Tout le monde, car la première source d'inégalité, c'est le gouvernement : par l'usage de la force il fait ce qu'il veut au détriment ou a l'avantage de qui il veut. C'est l'inégalité la plus pure.
En attendant, il faudrait aussi déterminer ce qu'est une ingalité dans le langage courant des gens qui votent, pourquoi seules celles concernant la richesse matérielle sont gênantes, et alors que faire avec tous ces enculés qui sont plus intelligents, plus beaux, plus forts, moins chauves, moins cardiaques, moins fatigués et meilleurs au scrabble que toi.

Oui mais les impôts, c'est pas vu vol puisque je suis d'accord pour les payer !
Ce sera une expérience intéressante de tenter de ne plus les payer le jour où tu n'en n'auras plus envie. D'ici là, comment qualifier l'extraction des impôts de celles et ceux qui ne sont déjà pas d'accord ?

Oui mais l'État n'est pas synonyme de violence ni d'intrusion puisque qu'on peut s'en aller ailleurs si on n'aime pas celui qu'on a !
Un cambrioleur qui pénètre le confort de ton foyer n'est pas synonyme de violence ni d'intrusion puisque tu peux déménager.

Oui mais alors, chacun son opinion ?
Chiche. Une société sans État fonctionnera avec des îlots collectivistes en son sein, puisque la liberté d'association est inaliénable. En revanche, une société étatisée ne tolère jamais des îlots non collectivistes en son sein. Sein ! Donc actuellement, grâce aux élections et aux gouvernements qu'elles défèquent, ce n'est pas chacun son opinion. Vivement que chacun son opinion.



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